Institut de France

Le centre de Siem Reap de l'École française d'Extrême-Orient

M. Michel Zink, président de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, remet le Prix d’archéologie de la Fondation Simone et Cino del Duca au centre de Siem Reap de l’École française d’Extrême-Orient représentée par M. Pascal Royère, directeur des études de l'EFEO.Au cours de ces vingt dernières années, le Centre de l’EFEO de Siem Reap s’est inscrit à la croisée de l’essentiel des projets de recherche et de conservation monumentale conduits à Angkor. Ces occasions ont permis de tisser des liens interinstitutionnels avec les autorités locales en charge de la conservation du site archéologique d’Angkor (APSARA), mais également avec des universités prestigieuses du monde entier.

Thématiques de travail du Centre de Siem Reap

Le centre de Siem Reap héberge des projets qui répondent à des problématiques scientifiques concernant la genèse et les modes de structuration de l’espace architectural, urbain et territorial à Angkor. Cinq axes sont développés depuis plusieurs années par les différentes équipes :

  1. P. Royère : L’architecture religieuse. Ces travaux s’inscrivent dans la continuité des recherches engagées depuis plusieurs années à Angkor. Il s’agit de poursuivre le programme d’anastylose du Baphuon, monument çivaïte construit au XIe siècle et remanié au XVIe siècle.
  2. D. Soutif : Les âçrama. À la fois gîtes d’étape et lieux de retraite spirituelle, ces fondations religieuses étaient également dédiées à l’enseignement. Leur nombre – une centaine selon l’épigraphie – témoigne du statut privilégié des âçrama au sein de la civilisation khmère.
  3. J. Gaucher : L’archéologie d’une ville, Angkor Thom, capitale des rois khmers. Le projet est conçu suivant trois axes permettant d’interroger la question du fait urbain au cours de l’histoire angkorienne. Il se développe grâce à un protocole méthodologique fondé sur des prospections de sol de type non-destructif et global, appliqué de manière systématique sur la totalité du site.
  4. C. Pottier : L’archéologie du territoire. Au-delà de ses monuments spectaculaires et de la majesté de sa dernière ville, Angkor se révèle par l’urbanisme de ses cités successives et l’aménagement du territoire qui lui est étroitement associé, au point qu’ils semblent participer d’un même phénomène. Ces travaux permettent de révéler la constitution et le fonctionnement des aménagements qui structurent la région d’Angkor à grande échelle.
  5. B. Porte : La conservation et l’étude de la statuaire religieuse. Par delà des problématiques de conservation, l’équipe s’est attachée à l’inventaire et à la documentation des objets. Ces études, susceptibles d’intéresser la communauté scientifique internationale, permettront en outre de porter un nouveau regard sur les questions de conservation et d’archivage des nombreux objets exhumés chaque année dans la province de Siem Reap.

Nouveau projet : un centre pour l’archéologie angkorienne

Actuellement le Centre de l’EFEO à Siem Reap formule un projet de recherche s’inscrivant dans la continuité de ces cinq thématiques, en ménageant une place encore plus soutenue à l’investigation archéologique de terrain. Les travaux sont centrés sur la question de l’espace dans l’histoire angkorienne, autour des thématiques complémentaires suivantes :

Le Prix de la Fondation del Duca va permettre au Centre de l’EFEO à Siem Reap de mener à bien une bonne part de ces projets qui représentent des enjeux de taille pour la coopération française à Angkor, notamment le rôle de l’École française d’Extrême-Orient au Cambodge, et la conservation de ce patrimoine archéologique majeur.